|
Aide Recherche Rechercher une page Wiki par nom Connexion |
Témoignage colloque EE Florent LamiotRetour au sommaire Témoignages d'experts au colloque sur l'empreinte écologique du 06 octobre 2004Florent LAMIOT, chargé de mission (Veille Environnementale Stratégique) à la Direction de l’Environnement du Conseil Régional du Nord Pas-de-Calais « J’ai l’occasion de faire beaucoup de formations, interventions et conférences dans lesquelles j’introduis peu à peu le concept d’empreinte écologique. Je confirme que ce concept accroche très, très bien. Autant chez les enfants de maternelle que les collégiens, les lycéens que chez les étudiants ou dans le grand public. Ramener des consommations à des hectares est très pédagogique, notre cerveau primitif comprenant mieux ce qu’est une surface, même métaphorique, que ce que sont des kilowatts heure, des tonnes équivalent-carbone ou des Kilogrammes équivalent toxiques. 80% de la population mondiale habite à proximité des littoraux ou à basse altitude, dans des zones menacées par la montée des océans ou les aléas climatiques. On comprend bien, même en prenant de grandes marges d’erreur, qu’avec le désert, la salinisation, la consommation et la dégradation des sols qui progressent, alors que la population augmente (et donc que le nombre d’hectares disponible par personne diminue), si la mer monte, c’est à peu près un milliard de personnes qui va devoir déménager et aller consommer des hectares ailleurs. Où ? Nous devons faire face à des problèmes très complexes. Le calcul de l’empreinte écologique permet de les rendre visuellement compréhensible très rapidement, tant pour des élus que pour une classe de cinquième. En 10 minutes, ils comprennent clairement de quoi il retourne, et ils ont envie d’agir parce qu’ils savent que dans un monde aux ressources naturelles finies, nos modes actuels de consommation sont directement responsables d’une surexploitation des ressources qui nous sera fatale si nous continuons ainsi. Certes, le calcul de l’empreinte sous-estime la réalité, mais il affiche clairement qu’il ne prend pas tout en compte, ce qui le rend encore plus crédible d’un certain point de vue. Il montre aussi où faire porter prioritairement les efforts. Déjà partenaire du WWF pour l’écolabel forestier FSC, le Conseil Régional a, dans le cadre des assises nationales du développement durable et de son SRADDT (Schéma Régional d’aménagement et de Développement Durable du Territoire) calculé l’empreinte écologique du territoire du Nord Pas-de-Calais. Celui ci compte 4 millions d’habitants, qui « consomment » chacun en moyenne 5,5 hectares, c’est-à-dire 17 fois plus que la surface disponible dans la région. Nous n’avons pas intégré dans ce calcul l’empreinte des 6 réacteurs de la plus grosse centrale nucléaire d’Europe, qui en pleine canicule réchauffait l’eau de 11°C et plus. Cette centrale rejette aussi des quantités importantes de chlore (produit pour tuer les animalcules qui pourraient se développer dans les conduites ou sur les pales des pompes du circuit de refroidissement) mais qui tue des quantités significatives de plancton. Ceci à proximité de l’estuaire de l’Aa où nous avons aussi trouvé dans les années 90 des bactéries mutantes, heureusement non pathogènes mais devenues très résistantes au chlore. Le calcul de l’empreinte ne prend pas en compte non plus le lourd passé industriel et minier de la région (ni donc la « dette écologique », concept que nous tentons par ailleurs d’introduire dans l’approche HQE), mais il nous permet de nous comparer avec d’autres ou de mesurer nos progrès dans le cadre de nos démarches d’écomanagement. J’accompagne des étudiants, des formateurs, des ingénieurs, des enseignants depuis une dizaine d’années notamment sur la question de l’éthique et de l’environnement et de la notion de « valeur du Vivant ». Des assureurs américains tentent de calculer combien coûte un sanglier, une fleur, ou la vie d’un homme. Pour moi, le Vivant en tant que tel est inestimable, ou alors sa valeur tend vers « plus l’infini ». Le vivant et la biodiversité fournissent en effet tout ce que vous respirez, mangez et l’essentiel des ressources matérielles, génétiques, biologiques qui permettent l’Economie et la vie des sociétés. Si nous manquions d’air, combien serions nous prêt à payer pour respirer ? L’oxygène de l’air est produit par le panneau solaire planétaire que sont le plancton dans les océans, les forêts et tous les organismes photosynthétiques sur lesquels notre empreinte écologique s’étend. Notons qu’à la différence de l’eau, du sol, des aliments, de nos habits et des autres ressources c’est encore la seule chose qu’on ne paye pas… » Retour au sommaire
page wiki:
Empreinte écologique
· Sommaire Empreinte du changement
· Introduction travaux EE Cédric du Monceau
· Témoignage colloque EE Daniel Lebègue
· Témoignage colloque EE Christian Brodhag
· Témoignage colloque EE Natacha Gondran
· Témoignage colloque EE Florent Lamiot
· Présentation travaux Comité d’experts EE
· Programme des travaux comité d’experts EE
· Sondage d’opinion EE
· Méthodologie empreinte écologique
· Modes de vie durables
· Empreinte et entreprises
· Empreinte et institutions
· Conclusion travaux Comité d’experts EE
· Bibliographie travaux Comité d’experts EE
· FAQ Colloque EE
· Partenaires travaux Comité d’experts EE
·
|
Découvrir Angenius Recherche et action |